DOMINIQUE BLAIS

ARTIST

Represented by
Xippas Galleries
108, rue Vieille du Temple
75003 PARIS
FRANCE

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Copyright 2007-2012
Built with Indexhibit

LA CLEF DE VOUTE
Exposition personnelle / solo show

02.07 > 20.09.2015
Vernissage / Opening : 02.07.2015 - 6.00

CRYPTOPORTIQUE
Place du Forum – 51100​ ​Reims

Jouant sur la dualité de son exposition présentée d’une part au Cryptoportique,
d’autre part au Cellier, à Reims, Dominique Blais a recours, pour intituler chacune d’elles,
à deux expressions relevant du champ lexical de l’architecture : voisins, les termes « clef
de voûte » et « pierre angulaire » font référence à des éléments fondamentaux au soutien
d’une construction.

Evoquant l’architecture gallo-romaine du Cryptoportique, « La Clef de voûte »
propose de (re)présenter l’installation Les Grands Verres conçue pour le MAC/VAL en
2013, ou plutôt ce qu’il en reste : l’un des éléments centraux de cette installation destinée
à mettre en regard différentes questions sur le musée, son architecture, la relation à
l’extérieur et à la lumière naturelle, consistait en un pavillon reprenant le vocabulaire
architectural du musée d’art contemporain du Val-de-Marne, détruit après l’exposition. Ses
parois transparentes, devenant opaques au moyen d’un jeu de lumière en séquences, en
constituent les principaux « résidus » auxquels viennent s’ajouter les toiles recouvertes de
peinture photochromique qu’elle venait artificiellement colorer, ici dépourvues de leur châssis,
roulées et déposées au sol.

Faisant écho au vestige dans lequel elle s’inscrit, cette version « ruinée » de l’oeuvre Les
Grands verres renvoie moins à un déplacement géographique dû à sa « transplantation »
dans un lieu autre que celui de son origine qu’à un glissement temporel, une projection à
double sens, entre passé et futur.

Appuyé contre un mur, un bâton de verre transparent, à mi-chemin entre la canne
du souffleur et l’instrument à vent, symbolise le trait d’union avec Le Cellier où se trouve
un autre bâton — lui en verre gris translucide — appartenant à la série Sans titre (Les
Colonnes d’air), première pièce apparente de « La Pierre angulaire ». Disposés en exergue
de l’ensemble d’oeuvres présenté dans la nef, quatre éléments de la série Entropê, également
produite au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques
(CIRVA) à Marseille : entre la toupie et l’isolateur électrique, l’objet en verre teinté, posé à
même une plaque de cuivre, condense les propriétés à la fois isolante et conductrice du
matériau.

Omniprésente dans le travail de l’artiste, la question des flux — d’énergie comme de temps
— circule dans d’autres oeuvres de l’exposition, et ce à travers différents modes d’apparition,
qu’il s’agisse de volutes lumineuses venant prolonger les câbles électriques qui les alimentent
(Sans titre (Les Cordes)), de palpitations sonorisées (50 HZ), des lever et coucher de soleil
du 15 janvier 2013 à Los Angeles (Ten Hours Stories), ou encore de la rotation, en boucle,
du faisceau lumineux d’un phare (Light House), laquelle entre en résonance avec l’oeuvre,
spécifiquement produite pour l’exposition, Un segment circulaire (Révolution III), telle la
partie apparente d’un cercle que dessine une série de lampes montées sur trépieds.
Venant rompre par intermittence la profonde obscurité qui en recouvre la surface, les éclairs
silencieux de Palinopsie font écho à la séquence lumineuse jouée au Cryptoportique sur
l’installation Les Grands verres (Les Reliques) qui dialogue par ailleurs, par sa portée
architecturale et sa dimension ex-in situ, avec l’oeuvre 35/39 réunissant au Cellier la
maquette-miroir de la Maison du peuple à Clichy où elle fut initialement présentée, et, en
pendant, la vidéoprojection d’un film donnant à voir — et à réfléchir —, sur le mode de la
mise en abîme, l’oeuvre à l’intérieur de l’architecture conçue par Jean Prouvé dont elle
constitue la représentation à échelle réduite.

Telles les deux parties d’un même tout se soutenant l’une l’autre, « La Clef de
voûte » et « La Pierre angulaire » se révèlent propices à un ensemble d’échos et de dialogues
nous invitant à une série de déplacements, de projections et autres allers-retours tant
physiques qu’immatériels, et mentaux.